La Dame de la forêt

 

Il était une fois, il y a bien longtemps, une jeune fille de 15 ans qui avait une beauté originale. Elle était grande, fine et avait de longs cheveux blonds. Elle était issue d'une famille de paysans et c'était la deuxième fille d'une fratrie de 8 enfants: 2 filles et 6 garçons.

 

Malheureusement, la jeune fille avait une santé fragile. Ses parents l'aimaient de moins en moins, car elle était souvent malade. Elle ne pouvait pas aider à la ferme et dans les champs, car les travaux étaient trop durs physiquement.

 

Pour ne pas être une charge pour sa famille, elle allait cueillir divers fruits dans la forêt toute proche. Pour cela, elle devait passer près du grand château du propriétaire des champs.

 

Les gens n'aimaient pas cette forêt qui était trop grande, trop profonde et trop sombre. Il y avait des légendes qui racontaient que des sorcières et autres créatures maléfiques y vivaient.

La jeune fille ne croyait pas à ses histoires. Elle adorait s'y promener, se frayer un passage dans les buissons, voir des araignées, des écureuils, des biches et pleins d'autres choses.

 

Un jour, elle revenait à la ferme avec les paniers remplis de fruits. Elle était contente d'elle car les paniers étaient près de déborder.

Cependant elle chercha du regard ses parents dans les champs et elle ne les trouva pas. Elle fut surprise car il y avait un cheval dans la cour! Elle entra dans la maisonnette et vit le fils du propriétaire. Il était en âge de se marier et il la voyait presque tous les jours passer près de chez lui. Il était tombé amoureux d'elle donc il la voulait, même si ce n'était qu'une paysanne. L'homme l'informa que dans 1 semaine ils seront fiancés, et dans 1 mois, mariés. Le fils du propriétaire sortit de la maisonnette sans même lui demander son avis, il était sûr qu'elle accepterait.

 

Ses parents étaient heureux. En effet, elle était devenue une charge pour eux, et aucun prétendant ne s'était encore manifesté. Pour eux, c'était une bénédiction ce qui se passait. Elle allait avoir un beau mari avec de l'argent pour elle... et pour sa famille! Ils étaient aux anges, ils avaient donné leur accord pour le mariage, sans consulter leur fille.

 

La jeune fille, sous le choc, n'avait rien dit. Elle avait trop de pensées qui se bousculaient dans la tête.

 

Le lendemain, elle partit comme à son habitude dans la forêt. Elle adorait être là, elle n'arrêtait pas de penser aux avantages de cette union:

-elle mangerait à sa faim,

-elle n'aurait plus froid,

-elle aurait de l'argent,

-elle pourrait aider ses parents.

Raisonnablement il fallait se soumettre à cette idée. De plus, ses parents avaient donné leur bénédiction.

 

Cependant elle n'était pas amoureuse de lui. Elle ne croyait pas au prince charmant et trouvait cela étrange qu'un fils d'un riche propriétaire puisse s'intéresser à elle. Du fond de son coeur, elle pensait qu'après les fiançailles, il essayerait de consommer le mariage avant l'heure. Et quand il aurait eu ce qu'il voulait, il la laisserait, sans sous, avec le coeur piétiné, le corps peut-être engrossé, la honte pour sa famille et la culpabilité sur ses épaules.

 

Elle fut interrompue dans ses pensées par le vent qui souffla légèrement dans les arbres. Elle écouta, regarda, sentit les odeurs de la forêt, leva la tête et enfin observa les nuages entre les cimes des arbres.

 

La jeune fille avait pris sa décision, mais savait que ses parents ne l'accepteraient pas. Elle rentra, les paniers presque vides. Ses parents ne s'en aperçurent pas, ils étaient heureux tout simplement. Elle serra fort sa mère dans ses bras, et embrassa tendrement son père ainsi que ses frères et sa soeur. Elle savait qu'elle n'était pas la fille qu'ils souhaitaient, mais elle les aimait quand même. C'était sa manière de leur dire au revoir.

 

Juste avant l'aube, elle sortit discrètement de son lit. Elle avait déjà préparé, un sac avec un petit bidon d'eau, des vêtements chauds, de quoi manger, un couteau et une machette.

Elle sortit de la maisonnette, la regarda une dernière fois, se dirigea vers la forêt, et s'engouffra à l'intérieur. Elle était fière d'elle, contente, libre, excitée. Son plan était de marcher pendant 7 jours dans la forêt. Elle avait de la chance, c'était l'été. La jeune fille n'avait pas peur de mourir, même si son corps était tout frêle et tombait souvent malade.

 

Les premiers jours, elle était en forme et n'avait pas faim car elle savait quoi manger, elle souffrait beaucoup plus du froid et se disait :

"si j'avais su j'aurais pris 2 tricots et une couverture de plus."


Elle observait tout autour d'elle. De temps en temps, il y avait des jeunes arbres étranges avec des noeuds dans leurs troncs. Elle ne se souvenait pas en avoir vu avant. Quelquefois il y avait un courant d'air chaud qui l'enveloppait comme s'il y avait quelqu'un tout près.

 

Plus le temps passait, plus elle avait froid, elle économisait son eau, et la peur pointait le bout de son nez. Elle ne connaissait plus cette forêt sombre, avec des bruits inconnus. Cela lui rappelaient les légendes du village, et elle pensait devenir folle.

 

La forêt sombre
La forêt sombre qu'elle ne connaissait pas.

Depuis 2 semaines, elle marchait tout droit sans réfléchir. Sa peur diminuait, elle s'imprégnait de l'ambiance de la forêt, et elle se disait:

"-j'aimerais trouver une source d'eau et me construire un abri. En somme, m'installer."

 

La jeune fille remarqua que ses arbres, avec des noeuds dans l'écorce, étaient devenus plus gros et qu'ils se rapprochaient de plus en plus. Au même moment, elle sentit ce léger vent chaud, elle suivit les arbres et le vent.

 

La jeune fille se retrouva sur un étroit chemin avec un énorme arbre et de la lumière au bout. Son pas s'accéléra et elle déboucha sur une petite clairière. Il y avait une ruine au fond. Le soleil était lumineux, elle s'allongea sur l'herbe et resta quelques instants à se réchauffer. Son corps reprit de la vigueur grâce à la chaleur du soleil. Elle avait peut-être trouvé son endroit mais il fallait de l'eau. Elle se dirigea vers la ruine, il y avait encore les murs et le toit, elle fit le tour.

Derrière il y avait un puits: elle se précipita, il y avait toujours le seau, la manivelle et la corde. Certes la corde était usée mais elle pouvait encore servir! Elle lança le seau, entendit "plouf", son coeur bondit de joie! Elle remonta le seau qui était rempli d'une eau transparente et en bu une grande gorgée!

 

Elle était heureuse comme une enfant, elle avait trouvé son endroit, de

l'eau, du soleil, des vieux arbres, la forêt, être seule, sans mari! Elle sauta et marcha vivement pour revenir devant la ruine.

Elle s'arrêta brusquement, stupéfaite, elle ne l'avait pas vu en entrant dans la clairière, mais en face de cette ruine, au fond, il y avait une chapelle, vieille et abandonnée. Sur sa droite l'énorme chêne, avec ses branches et son tronc noueux. Et sur sa gauche une petite chaumière en pierre, avec un toit abîmé.

 

 

Le plan de la clairière.
Le plan de la clairière.

Elle courut et se précipita, essoufflée, dans la chaumière. Elle trouva l'espace parfait, il y avait un lit, un endroit où faire le feu, une fenêtre et la porte. Tout était poussiéreux, mais elle était satisfaite, elle fit un brin de ménage. Quand elle eut fini, elle s'assit au soleil en face de la porte de la chapelle. Il y avait de la végétation devant. Elle observait la grande porte en bois en mangeant lentement des mûres et des myrtilles. Le soleil déclinait progressivement. La jeune fille ne savait pas pourquoi mais elle hésitait à entrer. Quand elle eut mangé sa dernière mûre, elle se leva d'un seul coup.

"-Allez je vais voir ce qu'il y a à l'intérieur."

 

Elle traversa, tant bien que mal, la petite bande dense de végétation, puis arriva à la porte en bois, elle tira, tira. La porte ne s'ouvrait pas. Elle regarda attentivement les gonds, et tapa légèrement son front avec sa main droite en pensant:

"t'es idiote ma fille! Faut pousser pas tirer."

Elle poussa de toutes ses forces sur la porte, qui s'ouvrit enfin!

 

Elle entra doucement et attendit que ces yeux s'habituèrent à la pénombre. Quand progressivement elle sentit une chaleur monter de ses jambes jusqu'à son visage. Elle regarda autour d'elle tout était devenu lumineux, elle avait l'impression d'être dans une cathédrale avec des piliers fins. Elle leva la tête pour regarder le plafond mais il n'y avait que de la lumière scintillante. La jeune fille était remplie d'une chaleur, d'une tendresse, de l'amour. La lumière était jaune.

La jeune fille marchait lentement vers l'autel. Plus elle se rapprochait, plus la lumière était douce et blanche. Soudain, elle fut éblouie et donc s'arrêta, un cheval blanc vint à sa rencontre. Elle s'approcha pour le caresser, ses pieds tapèrent quelque chose au sol. Elle se pencha, c'était un médaillon avec une chaîne. Elle le mit à son cou, se retourna et tout redevint normal, la chaleur avait disparu. La chapelle était humide, froide malgré le soleil qui traversait les vitraux. Un peu déçue que cette expérience extraordinaire ne se soit pas poursuivie. Elle avança un pas pour sortir par la porte en bois, qui était en face d'elle. Cependant elle sentit une présence derrière elle. Elle se disait:

"-oui, c'est vrai il y a le cheval blanc!"

La jeune fille se retourna lentement.

 

Elle resta bouche bée, le cheval blanc qu'elle avait vu, c'était une licorne avec des ailes! L'animal était d'un blanc transparent, son crin était brillant, il avait une corne torsadée d'ivoire et de cristal. Ses sabots étaient en diamants et en paillettes d'argent!

La licorne passa à coté d'elle, elle lui parla, mais la jeune fille ne comprit pas tout. La licorne s'appelait Harmonie-Unicus. Elle était indescriptible tellement elle était belle.

Harmonie expliqua à la jeune fille :

"-tu as reçu un don des dieux: le collier qui permet de voir les licornes."

 

La jeune fille ébahit la regarda sortir de la chapelle. Les ailes étaient spectaculaires par leur grandeur, elles avaient des paillettes argentées avec de minuscules gouttes de cristal sur le dessus. Quand la licorne déplia ses ailes, c'était inoubliable car il y avait des arcs-en-ciel qui se formaient autour de l'animal!

 

Harmonie s'envola juste quand le soleil se coucha. La jeune fille resta là un long moment avant de rentrer dans sa nouvelle chaumière. Elle repassait en boucle cette histoire dans sa tête. Malgré sa couverture, elle avait encore froid. En regardant le toit elle s'ordonna:

"-demain, je répare le toit, après-demain la cheminée."

 

Quelques jours passèrent, la jeune fille avait réparé le toit grâce à ses outils et l'échelle qu'elle avait trouvée dans la ruine. Elle se nourrissait de ce que la forêt lui donnait et buvait à grande gorgée l'eau pure du puits.

Grâce à son collier, elle avait compris ce que c'était ses sensations de chaleur qui l'enveloppaient. C'était la présence des licornes. Elle avait rencontré des licornes avec une corne en bois. Ce bois ressemblait à du chêne et il était noueux comme le tronc des arbres. Leurs robes étaient de toutes les couleurs de bruns possibles.

Quelques vieilles licornes venaient vers la jeune fille, les licornes avaient confiance en l'humaine car elle les voyait. Au fil du temps, la jeune fille comprenait leur langage.

Celles avec la corne noueuse, étaient de la famille des Alicornes. Leur territoire s'arrête au dernier arbre noueux de 200 ans. La jeune fille se disait que c'était un petit territoire. Loin d'être touchée par cette remarque une vieille licorne, lui expliqua que pour que la forêt les protège, elles avaient un devoir. C'était d'indiquer le chemin de la lumière, aux âmes perdues des animaux. Pour les Alicornes ce territoire était bien assez grand.

 

La jeune fille, demanda:

" quand est-ce que je vais revoir Harmonie-Unicus?"

Très surprise, la vieille licorne lui raconta:

" nous l'appelons que lorsque nous voyons l'âme d'un humain."

La jeune fille l'interrogea:

" pourquoi les âmes des humains ne suivent pas vos indications pour trouver la lumière?"

La vieille licorne lui répondit :

"nous avons arrêté de le faire car les âmes des humains sont têtues, peureuses et elles ne font pas confiance. Soit elles trouvent, seules, la lumière, soit il faut les accompagner. Nous ne pouvons pas le faire car nous n'avons pas d'ailes contrairement à Harmonie-Unicus."

 

 

Quelques semaines passèrent, la jeune fille avait presque fini d'aménager sa maisonnette, le toit était fini, ainsi que la cheminée. Elle aimait vivre ici, et plus particulièrement ses balades avec la vieille licorne qui se prénommait Brunali-Alicorne.

 

Brunali lui expliqua quoi manger l'hiver et des astuces pour avoir moins froid. Elle lui décrivit aussi qu'après les arbres noueux, c'était le territoire des licornes Sylvestres. Ces licornes faisaient le même travail qu'elles, mais en plus elles observaient les humains. Elles étaient blanches avec des yeux bleus.

 

Quelques mois s'écoulèrent, la jeune fille surprit 2 groupes de licornes entrain de communiquer. Des licornes Sylvestres, exactement comme Brunali les avait décrites, et un petit groupe d'Alicornes avec Brunali.

 

La jeune fille était contente car c'était la première fois qu'elle en voyait. Les 2 groupes s'avancèrent vers elle. La jeune fille comprit qu'elles se voyaient régulièrement pour s'échanger des informations. Les Sylvestes appelaient la jeune fille "Dame de la forêt". La jeune fille était très touchée mais leur dit

"-c'est vous les dames et messieurs de la forêt".

Les Sylvestres étaient là pour transmettre un message :

-"les humains se promènent de plus en plus loin dans la forêt."

À cet instant, la jeune fille eut peur de se faire retrouver par son prétendant. Les licornes blanches le ressentirent et la rassurèrent:

"- tu es protégée si tu restes dans le territoire des Alicornes, si tu t'aventures au-delà, tu as un risque d'être découverte."

Elle poussa un "ouf" intérieur de soulagement, et pensa

"- si ce n'est que çà, il n'y a pas de soucis."

 

Quelques dizaines d'années passèrent, elle n'était plus une jeune fille mais une belle dame, elle avait ses habitudes avec la forêt et Brunali qui était toujours en vie! Un jour la dame alla au puits et entendit du bruit, elle eut peur se retourna rapidement et vit brièvement une sorte de licorne transparente!

 

Une licorne de féérie, calquée sur
Une licorne de féérie, calquée sur

Elle sauta et courra rejoindre Brunali. La dame lui expliquait ce qu'elle avait vu avec une pointe de reproche car Brunali ne lui avait pas décrit cette famille de licornes.

Brunali comme à son habitude ne releva pas cette pointe de reproche. La licorne lui expliqua que même elle, à force de ne plus les voir, elle pensait qu'elles avaient disparu. La jeune fille était toute gaie et curieuse:

"-alors, alors, c'est quoi??"

Brunali lui répondit:

-"ce sont des licornes de féérie, je ne sais pas grand-chose sur cette famille sauf qu'elles sont les plus craintives de toutes les licornes. Leur territoire est toute la forêt. Leur oeuvre est de protéger le monde végétal et le Petit Peuple."

-Le Petit Peuple?

-oui, il regroupe les fées, elfes..."

 

Ce soir-là, elle alla se coucher toute heureuse, qu'est-ce qu'elle aime cette forêt, qu'elle surprise va-t-elle encore avoir? Où est Harmonie-Unicus?

 

Le temps passa, sans autres surprises, elle voyait de temps en temps les licornes de féérie, mais si brièvement qu'elle arrêta de vouloir avoir une discussion avec elles. Elles étaient comme cela,

"je ne peux pas les changer, si elles ne veulent pas être changées!" se disait la dame.

 

 

Les années passèrent, elle était vieille maintenant. Elle était fatiguée pour le moindre effort, même pour remonter l'eau du puits. Un jour la vieille dame s'allongea sous le vieux chêne, elle pensa:

"-je vais faire une petite sieste. Cela me fera du bien."

Elle s'endormit.

 

Harmonie vient à sa rencontre, la vieille dame était heureuse de la revoir enfin, cela faisait si longtemps!

Cependant elle trouva étrange car la licorne n'était pas transparente. Elle était comme un cheval avec une corne et des ailes. Elle brillait de mille feux, comme si, elle n'était faite que de paillettes argentées. Sa corne était tressée avec de l'ivoire et du cristal. Et elle dégageait une sorte de vibration d'amour et de tendresse comme la lumière. Harmonie-unicus était encore plus belle que la première fois. La licorne lui suggéra:

"sors de là et suis-moi."

 

La vieille dame sortit de son corps sans s'en apercevoir. Elle se sentait jeune et vive. Elle chevaucha la licorne qui vola très haut dans le ciel. Tellement haut qu'elles arrivèrent à une lumière blanche et chaude.

 

La lumière blanche et chaude.
La lumière blanche et chaude.

La dame reconnaissait cette lumière, la lumière des dieux. Elle l'avait rencontrée quand elle était jeune fille. La vieille dame, qui était redevenue la jeune fille fragile de 15 ans, descendit de la licorne ailée.

 

Harmonie allait partir à contre-coeur, mais la lumière lui parla:

" reste quelques instants Harmonie, je souhaite de dire quelque chose"

Elle fut très surprise, car jamais la lumière lui avait demandé de rester.

 

La jeune fille était contente de cet amour et tendresse qui l'envahissait, mais il y avait quelque chose qui la retenait. Elle n'arrivait pas à s'abandonner, alors la lumière lui demanda avec douceur

"-Aimes-tu cet endroit?"

La jeune fille lui répondit:

"- oh oui c'est merveilleux, mais je ne sais pas pourquoi je pense toujours à la forêt!"

La lumière lui affirma:

"-tu as toujours l'esprit de la forêt avec toi."

 

Puis la lumière resta silencieuse un moment, et enfin demanda:

"- souhaites-tu appartenir à la forêt pendant un temps indéterminé?"

La jeune fille répondit sans hésiter

"OUI!"

 

La lumière demanda à la licorne ailée:

"-Harmonie, tu as bien oeuvré, tu as aidé et accompagné beaucoup d'âmes jusqu'ici. Depuis quelques décennies, je ressens que tu es lasse et que tu aimerais de reposer et me rejoindre."

 

Harmonie-Unicus avait secrètement espéré cela, la licorne se transforma en jeune fille brune, costaude, elle ressemblait à une amazone.

Elle se retourna vers la jeune fille, la remercia, avant de disparaitre dans la lumière.

La jeune fille sentit se remplir d'amour, elle se transforma en licorne ailée, beaucoup plus fine qu'Harmonie. La lumière la nomma

"la Dame de la forêt".

 

La nouvelle licorne était un lien entre la terre et le ciel et s'envola vers la forêt. Elle savait où allait: au niveau du grand chêne, elle vit son ancien corps et comprit sa mission.

 

À chaque fois, que les licornes l'appèleraient ou qu'elle sentirait un humain en difficulté, elle s'approcherait de lui. L'esprit de la forêt la protège.

En effet la licorne a la faculté de ne pas être vu par les yeux qui ne veulent pas voir. Si un humain venait à rendre son dernier souffle elle lui dirait:

"abandonne-toi, sors de là et rejoins-moi."

 

 

La Dame de la forêt expliquait à qui voulait l'entendre et le comprendre:

 

"le corps revient à la terre,

l'âme revient au ciel

et l'esprit reste."

 

L'esprit revient à toutes les choses chéries, à toutes les personnes aimées.

L'esprit reste présent, blotti au fond de leurs coeurs, pour que son passé se transforme en futur, grâce à elles.

 

      jcm, conte annoté sur le site le 17 janvier 2012