Un vampire assoiffé

 

Il était une fois, pendant un soir de pleine lune, un couple d'amoureux qui sortait d'un restaurant. Ils avaient fêté, avec beaucoup d'alcool, leurs fiançailles. Pour rentrer chez eux, ils devaient traverser un parc qui était non éclairé. Cette soirée-là, par la lumière tamisée de la pleine lune, cette promenade était très romantique.

 

Quand l'homme eut une envie présente. La femme ironisa:

"tu peux attendre d'être à la maison, quand même! Pourquoi tu n'y as pas été dans le resto?"

Il répondit:

"je n'avais pas envie à ce moment-là. Je ne pourrais pas attendre qu'on soit rendu à la maison."

Elle le taquina:

"on dirait un chien! Quand même, voyons! Je ne te connais pas!"

Elle détourna la tête pour ne plus le voir. Il s'éloigna d'elle pour se soulager près d'un bosquet du parc.

 

Après quelques minutes, la femme entendit du bruit. Elle regarda en direction de son compagnon, il était au sol, inconscient, avec un agresseur, très mince, en face de lui.

Elle eut tellement peur qu'elle eut le souffle coupé: impossible de crier et de bouger.

L'homme était pâle, frêle et tremblotant. Elle marcha lentement vers lui, puis lui murmura en bougeant ses bras:

"allez-vous-en!"

Sincèrement, elle ne faisait même pas peur à une mouche.

 

L'agresseur la regarda attentivement. Telle une bête enragée, il exprima:

"j'ai soif, tellement soif que je pourrai me contenter de cet homme maigrichon pour assouvir ma soif."

Son regard était glacial. Malgré toute la peur qui l'envahissait, elle le fixait dans les yeux et se donnait du courage, en se répétant:

"ne fuit pas, ne fuit pas, soit forte et croit en toi, c'est juste un fou.... un fou pâle mais un fou!"

Il ouvrit sa bouche, et elle vu des canines longues comme un... vampire !

Elle s'interposa et rationalisa en pensant:

"bon... J'ai un peu trop bu, j'ai des hallucinations, çà c'est un vampire! Sois rationnelle: en fait je suis folle et bourrée, autant être folle jusqu'au bout, allez!"

Ils se regardèrent pendant de longues minutes en silence. Cependant ils avaient une sorte de communication non verbale entre eux.

Puis, à un moment, elle s'approcha de lui en dégageant sa nuque de ses cheveux pour lui offrir son cou. Le vampire recula de quelques pas. Après quelques hésitations, il s'approcha lentement et prudemment d'elle comme si elle était dangereuse pour lui. Il agrippa sa nuque, mordit sa veine jugulaire et aspira pour avaler le sang frais de sa victime consentante.

Quand sa soif fut assouvie, le vampire s'arrêta net dans son élan. En effet le sang avait un goût âcre. Il recula et s'enfuit en courant.

 

Quand elle ne le vit plus, elle s'accroupit près de son homme, lui tapota ses joues pour le réveiller. Quand enfin son compagnon revint à lui, en se massant la mâchoire, il lui demanda ce qui c'était passé. Elle commença à lui expliquer:

 

"- tu as été agressé par un vampire qui voulait te sucer ton sang, mais je me suis interposée. Apparemment, il ne voulait pas de moi parce que j'ai une odeur bizarre. Après une discussion télépathique du style:

 

le vampire: "-je vois bien que tu as peur, pourquoi te mets tu en travers de mon dîner?

moi, (très flippée) :"-je ne vous laisserai pas faire.

-pourquoi est-ce que ton odeur m'empêche de m'approcher?"

-je ne sais pas... Les vampires existent en vrai? Pourquoi personne ne s'aperçoit de vos victimes?"

le vampire répondit en souriant: "-Ben si, vous savez, mais vous les cataloguez dans la rubrique des disparitions inexpliquées!"

 

Comme je ne savais pas quoi faire, j'ai imaginé une armure qui nous protégeait. J'avoue, les effets de l'alcool m'ont aidé. Et à ma grande surprise, le vampire voyait ce que j'imaginais.

 

le vampire m'a questionné:"-Et maintenant que tu es enfermée dans une cage de lumière, que comptes-tu faire?

- Peut-être que je suis dans une cage mais je suis protégée"

-J'ai besoin de boire, je suis assoiffé je souffre et le pire c'est que je ne peux pas mourir, seulement souffrir. La mort ne me voit pas!

-Trouvons, un compromis"

Un silence studieux s’installa puis le vampire m'envoya ses pensées:

"-d'accord, que proposes-tu?"

je lui proposai "-Si je sors de ma cage pour vous offrir mon sang, vous laisserez la vie de mon compagnon et la mienne tranquilles.

-je ne veux pas de ton sang, il n'est pas normal je le sens, j'ai peur qu'il me tue.

-et alors? Maintenant que je vous offre peut-être la mort sur un plateau d'argent vous refusez? Ainsi, vous n'espérez pas la mort? Avez-vous peur qu'elle vous voit tout compte fait?"

Un silence de réflexion s'installa puis:

le vampire reprit: "Je souhaiterais tellement redevenir humain, voir le soleil avoir des amis, ne plus être seul."

Je lui répondis sous forme de boutade : "si vous redevenez humain, rappelez-vous que quand on veut on peut. Faites des faux papiers... En étant vampire, vous savez déjà bien le faire! Et comme boulot vous pouvez écrire vos mémoires, j'ai même le titre du 1er tome de votre future livre "La naissance d'un vampire!"

Le vampire stupéfait: "-c'est la première fois que je rencontre une humaine folle... Ou un peu trop sous l'effet de l'alcool...

Ou peut-être que tu fais partie de la nouvelle génération de tueurs de vampire!... Mais tu as raison je préfère mourir que de souffrir... Allez accord conclu, donne-moi ton cou que je puisse m'abreuver!""

 

La femme finit de raconter son histoire à son compagnon par:

"puis, il m'a mordu le cou pour boire mon sang et il est parti. Qu'est-ce qu'on fait ? On appelle la police?"

 

Son compagnon avait des yeux ronds et incrédules par ce qu'il venait d'entendre. Il se massait toujours la mâchoire et regardait la morsure de sa chérie qu'elle avait dans son cou...puis il éclata de rire:

"écoute, tu es vraiment adorable, tu as une imagination débordante. Mais... Tu sais ce que je crois qui c'est réellement passé? Et ben... j'ai voulu faire un truc sexuel dans le parc, je me suis laissé emporter par mes ardeurs. Je t'ai mordu trop fort et telle que je te connais tu t'es défendue. Tellement bien, quand me frappant, tu m'as foutu par terre... Comme tu ne veux pas me vexer, tu as imaginé tout çà.

C'est trop mignon! En plus regarde, j'ai une preuve, ma braguette ouverte!"

Elle resta ahurie pendant à peine une seconde, juste le temps de réfléchir à toute vitesse. Elle observa son compagnon et elle sentit qu'il ne la croyait pas du tout! Ainsi, elle fit semblant d'abonder dans son sens et éclata aussi de rire:

"oui, c'est vrai tu as raison, tu as entièrement raison. C'est que j'ai tapé si fort que je me suis fait peur moi-même. J'espère que je ne t'ai pas cassé la mâchoire !"

Il se releva, referma sa braguette et partirent ensemble bras dessus, bras dessous, jusqu'à leur maison.

 

Quelques mois passèrent, chaque samedi, ils allaient au centre commercial. Quand, un samedi quelconque arriva, la femme remarqua les dernières sorties littéraires qui trônèrent à l'entrée du magasin. Attirée par un livre, qui avait gagné un prix, elle s'arrêta et lut son titre:

"La naissance d'un vampire: tome 1"

La femme le prit dans ses mains, un sourire se dessinait sur ses lèvres en pensant:

"en fait mon sang ne l'a pas tué, cela l'a rendu humain."

Elle fut prise d'un fou rire qui monta en puissance. Elle riait tellement fort que son compagnon en eut honte. Il lui donna un coup de coude dans le ventre:

"chut, chut tout le monde nous regarde. Qu'est-ce qui t'arrive?

achète-le ce bouquin... Quoique le sujet de vampires ait déjà été traité maintes et maintes fois... Mais arrête de rire comme çà! Chut... Calme-toi..."

 

En essayant de se calmer, elle songea:

"nous ne voyons QUE ce que nous sommes capables de voir."

 

 

jcm, histoire annotée le 1er octobre 2013 sur le site